Les impacts écologiques du numérique

Le numérique est loin d’être un espace dématérialisé. Il implique un tas d’objets physiques qui consomment beaucoup de matières premières, d’énergie, d’espace et qui ont un impact fort sur l’environnement. Il est donc nécessaire de sensibiliser ses élèves et de prendre en compte cet enjeu sociétal dans nos usages individuels et collectifs.

Transcription

Dans le langage numérique, on parle de « cloud » avec l’icône du nuage pour parler d’un espace qui serait « dématérialisé ». Pourtant, le numérique, c’est très matériel. Cela implique tout un tas d’objets physiques qui consomment beaucoup de matières premières, d’énergie, d’espace, et qui ont un impact fort sur l’environnement. Aujourd’hui, il est nécessaire de sensibiliser ses élèves et de prendre en compte cet enjeu sociétal dans nos usages.

Les défis sont nombreux. Comment limiter les impacts environnementaux des équipements numériques ? Comment limiter les impacts des usages numériques ? Sur quelles ressources peut-on s’appuyer avec ses élèves pour travailler sur ce sujet ?

C’est ce que nous allons voir dans cette vidéo.

Nos équipements ont un impact tout au long de leur cycle de vie : de la conception à l’utilisation, puis à la fin de vie du produit. C’est lors de la fabrication que les impacts sont les plus importants.

Eh oui… un smartphone est composé de plus de 50 matériaux, dont des métaux rares présents en très faible concentration dans la croûte terrestre. Ces métaux sont parfois extraits dans des conditions de travail dégradées. Leur extraction consomme énormément d’eau et engendre des rejets toxiques pour l’environnement.

En tant qu’enseignant, on peut faire réfléchir les élèves aux actions à leur niveau pour réduire l’impact environnemental de leur équipement… et de celui de leurs proches ! Par exemple : reporter au maximum l’achat d’un nouveau smartphone, malgré les messages publicitaires sur le dernier modèle à la mode. Si son smartphone ne fonctionne plus, il faut en priorité le réparer. Et si le téléphone n’est pas réparable et que l’élève n’a pas d’autre choix que d’en changer, il est beaucoup moins polluant de choisir un smartphone reconditionné. Quant à son vieux smartphone, il faut penser à le recycler.

Les usages numériques représentent 5,5 % de la consommation d’électricité mondiale, produite en très grande partie avec des combustibles fossiles. On peut donner aux élèves quelques repères pour les aider à réduire leur impact. Par exemple, les connexions 4G et 5G consomment beaucoup plus d’électricité que la connexion Wi-Fi : il faut donc privilégier la connexion Wi-Fi dès que possible. La vidéo représente 80 % du flux Internet : plutôt que de regarder les vidéos en streaming, il est donc préférable de les télécharger. Les moteurs de recherche font tourner de nombreux ordinateurs gourmands en énergie : mieux vaut éviter de trop les solliciter. Le stockage des données « dans le cloud » est également problématique. Les data centers mobilisent environ 10 % de l’électricité mondiale et certains sites consomment jusqu’à un million de litres d’eau par jour pour refroidir leurs machines. Il est essentiel de faire prendre conscience aux élèves que les contenus qu’ils produisent, participent à l’émission de gaz à effets de serre, qu’il s’agisse du simple like à la mise en ligne d’une vidéo, et qu’il est donc nécessaire d’adapter ses usages afin d’être le plus sobre possible.

De nombreuses propositions, initiatives et ressources permettent d’accompagner les enseignants dans l’éducation à la sobriété numérique. L’association La Fresque du numérique propose un atelier ludique et collaboratif, pour sensibiliser et former les participants aux enjeux environnementaux du numérique, définir des actions à mettre en place et ouvrir la discussion. On peut également participer au mois de mars au Digital Cleanup, journée de sensibilisation lancée en 2020 par l’association du même nom et l’Institut du numérique responsable. L’objectif de cette journée est d’agir concrètement en nettoyant ses données et en offrant une seconde vie à tous ses équipements numériques qui dorment dans des tiroirs. Librement accessible en ligne et réutilisable sous licence libre, la boîte à outils Métacartes « Numérique éthique » propose 60 cartes pour se réapproprier le numérique. Édité par L’éclap éditions, le jeu de cartes Carboniq vient nous bousculer en comparant l’incomparable et en jouant avec les idées reçues. Dans un autre registre, on peut faire connaître aux élèves des outils pour s’informer et exercer leur esprit critique. Citons par exemple le site média de l’Ademe M ta Terre, le média européen créé par France TV NOWU, ou encore l’article « Pollution numérique : du clic au déclic » du site « Qu’est-ce qu’on fait ? ».

Enfin, il est important de sensibiliser les élèves aux solutions systémiques qui dépassent le périmètre personnel. En 2022 par exemple, à l’occasion de la conférence des Nations unies sur les océans, des ONG ont demandé aux gouvernements et aux géants du numérique de s’engager contre l’exploitation minière en eaux profondes. En tant que citoyens, les élèves peuvent aussi s’investir dans des associations ou des ONG. Les actions au sein de ces collectifs leur permettront d’avoir plus d’impact et de peser sur les décisions politiques. Ils doivent réaliser qu’ils sont eux-mêmes les acteurs du changement vers un modèle numérique plus respectueux pour la planète.

Crédits

  • Scénario : Nicolas Sedel, Gwenola Dubois, Corentine Gasquet, Kimi Do
  • Direction de publication : Marie-Caroline Missir
  • Production : Réseau Canopé
  • Partenariat : Pix
  • Licence : CC BY-NC-ND 4.0

Ressource produite avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

Financé par le Gouvernement de la République française, liberté égalité fraternité, le plan France Relance et l'Union européenne (NextGenerationEU)